Comment trouver l’inspiration et créer des photos dont tu seras fier(e)

20 Mar 2017

La semaine dernière on était à Barcelone pour assister aux conférences BodaF (http://bodaf.es) : 2 jours et demi d’inspiration pure, de découverte de talents incroyables et de claques visuelles ! On est ressorti de là avec une seule envie : shooter et encore shooter ! On a beaucoup discuté et on s’est rendu compte que ces derniers temps on n’avait pas beaucoup parlé de shooting sur Explore & Sens. Bien sûr, se poser des questions et  comprendre pourquoi on fait de la photo reste pour nous essentiel : on se les pose continuellement et c’est ce qui nous permet d’avancer sur notre chemin. Cela dit, la base de tout ça, c’est la photo, la passion de l’image et de ce qu’elle peut transmettre. Avant même de se poser toutes ces questions, il faut shooter, mais pas de n’importe quelle façon : il est essentiel de prendre plaisir à le faire. Pour cela, il est important d’être inspiré, de sentir que l’on est guidé par notre coeur ou par une vision qui nous parle. Aujourd’hui, on a envie de te parler de cette inspiration, comment la trouver et comment l’exploiter pour réaliser des images toujours plus fortes, qui te ressemblent et qui t’aideront à avancer dans ta vie personnelle et professionnelle.

Les différentes sources d’inspirations

Qu’est-ce qui te donne envie de faire des photos ? Pourquoi as-tu envie de prendre ton appareil et de déclencher ? Il peut y avoir des milliers de raisons, elles sont propres à chacun de nous. On va te parler ici de ce qui nous inspire, de ce qui nous permet de trouver cette énergie pour réaliser des photos.

La musique ! Tu vas peut être te demander le rapport entre la musique et la photo ? Il est pour nous limpide : la musique nous fait vivre des émotions, tout comme peut le faire la photo. Lors des conférences BodaF, Rafal Bojar (www.rafalbojar.com) a parlé de l’importance de la musique dans son travail, il shoote avec un casque sur les oreilles. On t’en parlait dans notre article sur la créativité, on utilise la musique pendant nos séances pour aider le couple ou la famille à se laisser porter. Si comme nous la musique est importante pour toi, essaye de faire un shooting avec une musique dans les oreilles, tu verras que tout semble différent : tout à coup, il y a un rythme, une énergie différente, tu vas te sentir plus inspiré.

“Laisse toi porter par la musique pour élargir ton regard sur le monde !”

Baptiste : “La musique a toujours fait partie de ma vie : lorsque j’étais petit mon père m’apprenait à jouer de la flûte. Plus tard, la musique ne quittait jamais mes oreilles, elle m’a aidé à surmonter de nombreux moments dans ma vie, comme si elle pouvait me donner une force. Elle m’a même aidé à me révéler grâce à la danse que j’ai pratiqué pendant plus de 10 ans  : j’y ai appris à mieux me connaître et à prendre confiance en moi. Toute ma façon d’apprendre la photo est complètement guidée par la façon dont j’ai appris à danser. Quand j’ai commencé la photo, je n’avais pas fait ce rapprochement mais je me sers de plus en plus de la musique : j’en mets pendant mes séances, parfois je sors me promener dans la nature, seul, des écouteurs dans les oreilles et je me laisse porter tout en faisant des photos. Je réalise pour chacun de mes clients une vidéo de leurs photos dans laquelle je mets une musique, comme si je voulais que les images se mettent à danser : tout à coup, elles prennent plus de sens, l’histoire s’assemble et je sens la fierté d’un travail accompli. En fait, depuis que je me suis lancé, je n’ai jamais présenté les photos à mes clients sans faire cette vidéo, c’est essentiel pour moi.”

La musique n’est qu’un exemple mais tu peux en réalité t’inspirer de toutes les formes d’art qui existent : le théâtre, la peinture, les films, l’architecture, etc. Tu peux par exemple imaginer la scène d’un film qui t’a particulièrement touché et essayer de recréer cette émotion dans tes images : ça peut passer par la lumière, par l’ambiance, par un regard, etc. Peu importe en fait, ce qui compte c’est que tu te sentes inspiré par ce que tu fais.

On a aussi tendance à s’inspirer des autres photographes, et ce sont souvent des photographes qui correspondent à notre propre style. Logique. Cependant, on pense qu’il y a d’autres façons de s’inspirer. Le risque de s’inspirer de photographes qui ont un travail proche du nôtre, c’est que l’on peut vite tourner en rond. Si au contraire tu regardes des photographes qui ont un univers complètement différent du tien, alors l’inspiration sera peut être beaucoup plus grande : quelle est leur vision ? Comment voient-ils la lumière ? Quelle est leur façon de retranscrire l’émotion ? Qu’est-ce qui est important pour eux ? Qu’est-ce qui m’attire dans ce style si différent ?

Tu peux par exemple facilement te faire un tableau d’inspiration sous Pinterest pour y mettre tout ce qui t’inspire, que ce soit dans ton univers ou non. Sans t’en rendre compte, ce tableau pourra te fournir une grande source d’inspiration. Souvent il se passe beaucoup de choses qui échappent à notre conscient : le fait d’avoir vu ces images différentes des tiennes va te guider vers quelque chose de nouveau, peut être que cette lumière que tu as déjà shooter 100 fois va te sembler nouvelle et t’inspirer une nouvelle façon de la shooter. Lelia Scarfiotti par exemple s’est créé un compte instagram pour partager des inspirations. Tout ce qui peut la nourrir dans sa photographie : www.instagram.com/mood_of_the_day_365

Baptiste : “J’ai tendance à rapidement m’enfermer dans une vision. J’ai un besoin de cohérence très fort dans mes images alors je peux rapidement me mettre à shooter toujours de la même façon, toujours avec la même lumière. Bien sur, c’est très puissant en terme de business parce que ça permet de créer de la confiance auprès des clients : ça donne un style très identifiable, ça crée une marque. Cela dit, ça peut rapidement devenir ennuyeux. Je fonctionne par période et typiquement en ce moment même, je sens un besoin de renouveau. Je me plonge alors dans des univers très différents du mien, voir même très différents de la photo : je regarde un film, je me demande comment mettre en image l’ambiance d’une musique, je cherche des formes à exploiter dans la nature, je me ressource. Il y a quelque chose d’inconscient qui se passe mais je sens que ma façon de shooter évolue, que je commence à voir une nouvelle lumière, des nouvelles textures. Tout cela est un processus lent et qui commence souvent de la même façon : l’ennui. Je commence par m’ennuyer, par avoir la sensation de ne plus trouver trop de plaisir à shooter. Alors je me laisse du temps, j’accepte cette période sans shooter, parfois je ne pense même plus du tout à la photo. Puis un jour, quelque chose vient m’inspirer et petit à petit l’envie de shooter revient, avec une nouvelle fraîcheur, une nouvelle façon de voir les choses.”

« L’inspiration est partout, sois attentif à tout ce qui t’entoure mais pense aussi à écouter ton coeur ! »

Des projets personnels pour s’inspirer et avancer

Il y a mille façons de trouver l’inspiration mais ce qui compte par dessus tout c’est de s’autoriser à tester. Tu peux le faire en séance, en essayant un autre type de lumière et en t’impliquant différemment (on t’en reparlera plus tard), tu peux aussi le faire au travers de projets plus personnels. Qu’il s’agisse de projets concrets et clairement définis (avec des modèles ou des amis par exemple) ou des photos plus perso réalisées en famille, peu importe, ce qui compte c’est de sortir de ce que tu fais habituellement. Tu dois pouvoir t’autoriser à faire autrement pour ouvrir ton esprit à d’autres possibilités.

Aujourd’hui on voulait te parler plus en détails des projets personnels, des projets planifiés consciemment pour sortir du quotidien et trouver une bonne dose d’inspiration afin d’être plus créatif en séance ou en reportage. On souhaite te donner l’envie de sortir faire des photos, on aimerait que tu t’autorises à essayer des nouvelles techniques et un tas de chose que tu ne fais pas. Réaliser un projet personnel est assez simple en soi mais souvent on le voit comme un gros défi et cela peut être décourageant. En réalité il faut peu de choses pour que ce soit réussi. La première étape est de se demander ce que l’on cherche vraiment. Est-ce que l’on veut approfondir l’interaction que l’on a avec autrui ? Est-ce que l’on souhaite s’essayer à un nouveau style de lumière ? Est-ce que l’on veut tester une nouvelle discipline pour se lancer dans d’autres domaines ? Est-ce qu’il s’agit au contraire de réaliser des photos pour son plaisir (pour nous ça devrait être le cas quoi qu’il arrive) mais que l’on ne souhaite pas commercialiser, comme de la macrophotographie ou de l’architecture par exemple. Bref, tu l’auras compris, comme toujours il faut savoir un minimum vers où tu veux aller et pourquoi tu veux faire ce type de projet.

On va prendre deux exemples concrets pour t’expliquer ce que peuvent apporter des projets personnels dans ton quotidien de photographe. Il existe des tas d’autres situations alors il t’appartient de créer tes propres inspirations une fois que tu auras terminé de lire cet article (dans 5h :D). On entend souvent qu’il ne faut pas faire de prestations non rémunérées, que ça “saborde” le métier. On pense qu’il n’en est rien. Tout dépend de toi en fait. Si tu ne te sens pas capable d’être toi même en séance, choisir un couple, une famille ou un ami pour réaliser des photos sans te mettre la pression peut-être une très bonne solution. Ce qui compte par dessus tout c’est de le faire pour toi exclusivement, pas dans le but de faire plaisir aux autres. Il est essentiel que ça t’apporte ce que tu cherches et les personnes qui accepteront auront en retour des images fortes puisque tu te seras libéré.

Dans ce premier exemple on voulait t’expliquer que rien n’arrive comme ça. Ta photographie va évoluer avec le temps. Lorsque l’on est stressé en séance il peut être judicieux de prendre ce temps en dehors pour améliorer notre communication, pour comprendre ce qui se joue et être plus en phase avec ses clients. Ce sont des questions à se poser dans notre quotidien, on peut regarder comment l’on se comporte avec ses amis et sa famille mais c’est aussi intéressant de se focaliser sur cet aspect à travers un projet concret.

Jérémy: « J’ai toujours été fasciné par les interactions humaines. Je trouve que c’est assez compliqué à comprendre tant que l’on n’a pas pris le temps de s’y pencher. J’ai toujours été à l’aise avec les autres mais en séance, c’est plus délicat, on est happé par le moment, on est à fond dans sa séance, on se pose des milliers de questions, on veut réussir ses photos à tout prix alors on passe parfois à côté de l’essentiel : comprendre les personnes devant nous. Je me suis alors demandé ce que je pourrais faire pour me centrer sur les personnes que je photographie, qu’est-ce qui serait intéressant de vivre comme expérience pour que ça devienne un automatisme ensuite en photo ? Notre cerveau a cette capacité exceptionnelle de pouvoir être dé-câblé puis recablé. Il suffit de tester quelque chose pour que ce soit assimilé et que l’on puisse le réutiliser. Je me suis alors lancé le défi de prendre des inconnus en photo juste pour interagir et essayer du mieux possible de faire ressortir leur personnalité. Il me fallait un cadre et une ligne de conduite pour ne pas me laisser dépasser en partant dans tous les sens justement. A l’époque, j’avais un studio et j’allais m’en séparer, j’ai décidé de consacrer les deux mois qui me restaient à ce projet (d’ailleurs tu peux trouver d’autres photos de mes projets sur mon compte Instagram). Mon cadre était trouvé : le studio. J’adore les lumières douces, je voulais donc retrouver cet aspect dans mes images, j’ai investi dans un parapluie de 152 cm pour avoir cette douceur. J’ai aussi peint un fond en toile pour avoir systématiquement le même rendu. Je me retrouvais donc avec un seul type de lumière et un seul fond de studio assez neutre. Je pouvais désormais me concentrer sur l’interaction avec les personnes. C’est que ce que je voulais creuser. J’ai alors contacté des inconnues sur Instagram, je ne voulais pas de “modèles” mais des filles “normales”. Pour approfondir ma réflexion j’ai créé un questionnaire que j’envoyais systématiquement à la personne pour avoir des pistes d’interactions. En fait, lorsque l’on propose aux gens de se livrer c’est assez magique, on en apprend beaucoup sur leur personnalité, sur ce qu’ils aiment et sur leur caractère. Mon questionnaire était assez simple : Tu es plutôt thé ou café ? Quel est ton dessert préféré ? Qu’est-ce qui te rend heureuse au quotidien ? Tu as un souvenir récent qui te tient à cœur ? Et un plus ancien auquel tu penses souvent ? Qu’est-ce qui te caractérise le plus (caractère, façon d’être, etc.) ? Tu as des musiques que tu aimes beaucoup en ce moment (la liste peut-être longue :p) ? Tes 3 pires défauts ? Tes 5 plus belles qualités ? Est-ce que tu as des complexes ? Si tu pouvais réaliser ton plus beau rêve demain, quel serait-il ? Quelles sont tes boissons préférées ? Quel est ton état d’esprit en ce moment ? Je voulais créer une relation de confiance Grâce au questionnaire, je venais à la séance avec une boisson et un dessert qui correspondaient à ce qu’elle aimait. J’ai compris par la suite l’importance de cette étape. J’utilisais depuis très longtemps un questionnaire pour mes séances mais je n’avais jamais vraiment ressorti l’essentiel de son utilité. J’ai compris avec ce projet personnel que le questionnaire avait deux objectifs principaux. Le premier c’était de permettre un premier pas entre le client et moi. En se livrant, les personnes donnent un peu d’elles, inconsciemment elles se lancent donc dans une démarche d’échanges, en acceptant de se livrer elles nous accordent davantage de confiance et l’énergie lors de la prise de vue s’en trouve changée. Le second, c’est que les réponses me permettaient de comprendre plus en détails à qui j’avais à faire, je pouvais donc m’adapter en séance pour être plus en phase avec qui j’étais. J’ai compris aussi qu’il était essentiel de créer une vraie relation de confiance pour aller plus loin et obtenir des émotions fortes. Une séance photo ou un reportage est l’occasion de rentrer dans la vie des gens, d’être leur confident, lorsque tu te livres ils se livrent à leur tour et tout est transformé. J’en ai pas parlé jusqu’ici mais j’avais fais le choix de réaliser une série. Je trouve que c’est hyper puissant de creuser un thème, le fait de répéter les choses donne une vision plus claire de ce que l’on fait et permet aussi d’affiner plus en détails notre réflexion. »

En séance, tu peux avoir une démarche similaire, tester et retester pour approfondir un sujet. Mais c’est assez magique de planifier des projets sans stress simplement pour mieux comprendre vers quoi tu veux aller. Ça nourrit ta photographie. Avec ce premier exemple on voit bien que sans cette répétition, sans avoir pris le temps de trouver un cadre qui permette de se focaliser exclusivement sur certains petits détails, le résultat n’aurait probablement pas été aussi intéressant ou du moins pas aussi rapide. En éliminant un grand nombre de sources de distractions il est beaucoup plus évident de comprendre ce qui se passe. C’est comme un musicien qui va répéter une transition entre deux notes des milliers de fois. Certaines personnes sont capables de le faire en séance mais nous pensons que ces projets perso sont un très bon moyen de se détacher d’une attente de résultat. On dit projet perso mais il peut aussi s’agir de photos du quotidien comme on te l’a dit plus haut.

Dans notre second exemple on voulait te parler de lumière. Tu sais, le truc sans quoi la photo n’existerait pas (et nous non plus d’ailleurs :D) ! C’est assez fou lorsqu’on y pense, c’est vraiment la base de tout, on doit constamment composer avec elle et pourtant on a parfois tendance à l’oublier. C’est mécanique, on sait par exemple que le contre jour fonctionne bien et que l’on obtient une certaine cohérence en shootant toujours de la même manière alors on ne prend pas le temps de sortir de nos habitudes. On passe, de fait, à côté de tas d’autres styles qui peuvent très certainement apporter plus de richesses à nos images. Tu te demandes peut-être quel est le rapport avec les projets personnels. C’est simple, comme pour notre précédent exemple, prendre le temps de se consacrer à un sujet en dehors d’une prestation peut-être un très bon moyen pour l’approfondir. Cela permet de se rassurer et ensuite de l’intégrer à notre quotidien de photographe.

Jérémy: « J’ai pris conscience il y a quelques mois que j’avais vraiment progressé dans mes images, notamment grâce à mon projet sur l’interaction #inbodytilt (celui dont je t’ai parlé plus haut). Je m’étais autorisé à être plus à l’écoute de mes clients et de moi même. Par contre j’avais cette impression de frustration vis à vis de la lumière. Je la maîtrisais de mieux en mieux, mais je me sentais enfermé dans un style et je ne m’autoriserais pas à en sortir. J’ai donc entrepris de faire l’opposé de mon précédent projet. Au lieu de chercher une lumière hyper douce je me suis lancé le défi de réaliser des portraits avec une simple ampoule. Je suis donc passé d’une source de 152 cm à moins de 10 cm ! Je voulais voir si je pouvais faire des photos avec une certaine douceur (mon style) en utilisant un éclairage très différent. Je voulais aussi comprendre un peu mieux le fonctionnement de la lumière et sortir de ma zone de confort en me confrontant à certaines peurs. Je n’ai jamais été très à l’aise en intérieur, la lumière est toujours plus délicate, c’est plus difficile de comprendre où est la source principale avec les différents éclairages et les murs rapprochés qui renvoient de la lumière un peu partout. Dehors le nombre de sources est assez limité, tu as le soleil et quelques réflecteurs naturels (sols, murs…). J’ai commencé ce projet avec une amie, Camille. Ce qui est marrant c’est que l’on avait prit l’après-midi pour faire cette séance à l’ampoule, puis une séance en extérieur. Comme si je voulais me rassurer. en mode : je fais des tests mais je reviens vite dans ma zone de sécurité ! 😀 »

Jérémy: « J’ai poursuivi ce projet durant quelques séances, j’en ai encore de planifiées. Mais ce qui est intéressant de retenir c’est qu’il m’a ouvert les yeux sur ma pratique. Il y a quelques semaines nous sommes allés en Belgique et nous avons passé du temps avec Michel Yuryev. J’avais toujours trouvé ses images très belles esthétiquement mais pas en phase avec ce que je recherche émotionnellement. Le fait de m’ouvrir à cette recherche de lumière m’a permit de comprendre que l’un pouvait aller avec l’autre, tout dépend de nous. Je crois que mon projet à l’ampoule m’a ouvert une porte sur mon futur. Il y a peu j’ai planifié une séance à Lyon pour me confronter encore un peu plus à cette gestion de la lumière. Pour sortir davantage de mes automatismes j’ai décidé de réaliser cette séance non pas en studio (c’est confortable aussi le studio) mais dans un appartement que je ne connaissais pas. Je voulais composer avec ce qui se présenterait à moi. Juste me lancer le défi d’utiliser la lumière présente du mieux possible avec tout ce que j’avais appris avec mes séances à l’ampoule. Je n’ai maintenant qu’une seule hâte, réaliser une séance ou un reportage pour intégrer tout ça dans mes images. Je ne sais pas encore vraiment comment, mais je crois que ça se fera assez naturellement. »

On voulait te parler de ces exemples concrets pour que tu comprennes l’importance de se renouveler. Les projets personnels ne sont pas une fin en soi, il existe des tas d’autres moyens de tester pour ouvrir son horizon des possibles, mais c’est une excellente solution pour s’essayer sans pression à un autre type de photographie et prendre conscience de la direction que l’on veut donner à ses futurs images. C’est un processus long qui est tout le temps remis en question. Ce qui compte c’est de faire des photos, de se mettre quelques contraintes et d’oser. Oser changer de lumière, oser interagir différemment aussi, oser être soi même tout simplement. On peut trouver l’inspiration de plusieurs manières, alors prends ton appareil et essaie de faire quelque chose de différent, quelque chose qui te fait peur mais que tu n’as jamais osé tenter.

Jérémy: « En voyage, je prend toujours avec moi mon appareil photo, et plus le temps passe plus j’essaie de m’inspirer de ce que je vois. De me laisser porter par mon environnement pour me faire surprendre par ce que je n’ai pas l’habitude de voir. Pour sortir du contrôle que j’ai inconsciemment sur moi même. »

“Ton appareil ne devrait jamais se trouver à plus de 5 secondes de ton oeil !”

Baptiste & Jérémy

Suis ton instinct

On te parle dans cet article de l’importance d’être inspiré pour shooter. Faire des photos c’est la base, c’est le coeur de notre activité alors il est essentiel d’en faire. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’il ne sert à rien de se poser toutes ces questions si tu ne shootes pas. Tout part de là, plus tu vas shooter, plus tu vas comprendre ce que tu aimes, plus tu vas prendre du plaisir, plus tu vas te trouver et trouver ton style et tout ce qui tourne autour deviendra logique : ton style, ton identité, ton business, ta façon de communiquer, etc. Cela dit on rencontre régulièrement des photographes qui shootent beaucoup mais qui semblent ne pas savoir où aller, ne pas se trouver, galérer à affiner leur style : la conséquence de tout ça, c’est que c’est compliqué pour eux de trouver des clients qui leur correspondent. En réalité, ce qui se passe ici, c’est que ces photographes ne shootent pas à 100% avec leur coeur. Faire beaucoup de shootings c’est essentiel, mais ça n’aura pas beaucoup d’impact si ce n’est pas fait avec le coeur. C’est l’exemple typique du photographe qui fait du mariage uniquement pour l’aspect financier et qui s’ennuit toute la journée : il aura beau en faire 50 par an, son style n’évoluera pas. En ce sens, il vaut mieux shooter un seul mariage avec passion que 50 sans y mettre du coeur.

L’important pour nous c’est que tu suives ton instinct, que tu te sentes libre, sans contrainte. Si tu en ressens le besoin, entraines-toi pour mieux maîtriser ton appareil et tes réglages, mais le jour où tu shootes, ce ne doit plus être un élément qui te prend de l’énergie, ça doit être instinctif. L’appareil devient alors une sorte d’extension de ton cerveau, il est un outil créatif et non plus une contrainte. Au même titre que le corps d’un danseur devient son oeuvre d’art pendant une représentation. Il s’est entraîné dur pour le maîtriser afin que tout devienne naturel le jour où il danse face à son public. En fait c’est ça, tu ne dois plus réfléchir pendant que tu shootes, tu dois suivre ton instinct : ce qui te guide c’est une lumière, une émotion, un regard, une musique, le rire d’un enfant, peu importe. Avant de shooter tu peux prendre le temps de te définir un cadre “je veux shooter le plus possible à pleine ouverture parce que je veux créer une sorte de poésie visuelle dans mes images, je veux utiliser le plus possible la lumière en contre jour, etc…” mais pendant le shooting, tu dois te laisser porter par ton instinct.

Baptiste : “Au tout début de mon activité, j’ai décidé de shooter des familles et des mariages parce que ça me semblait être la façon la plus simple de gagner de l’argent. Autant dire que ce n’était pas la plus belle façon de démarrer. En réalité cette approche m’a permis d’atteindre quelque chose de magique : la liberté. Je ne me suis mis aucune contrainte, je n’ai pas cherché à trouver des règles pour savoir comment une famille ou un mariage devait se shooter. Lors de ma 1ère séance famille , je n’avais absolument aucune idée de comment j’allais m’en sortir. Je savais juste que je voulais shooter la famille telle qu’elle était, sans posing, juste eux dans leur vie. Cette approche m’a permis d’être extrêmement libre, je n’ai pas réfléchi à ce que je faisais, j’ai été moi-même, j’ai joué avec leur fille comme je le fais avec tous les enfants, je me suis senti libre de les prendre en photo en étant assez proche d’eux, comme si je faisais partie de la famille finalement. C’était il y a bientôt 3 ans et ma façon de faire a très peu évolué depuis. Je me suis amélioré techniquement, j’utilise des petites astuces que j’ai découvertes avec le temps, mais le fond de mon approche reste exactement le même. Pour les mariages, il s’est passé exactement la même chose, sauf que là j’étais juste un invité qui faisait des photos, je me suis senti encore plus libre : pas de résultat attendu, alors j’ai fait ce que j’avais envie de faire. Au final, les mariés ont adoré mes images et cette approche m’a permis de me sentir libre sur tous les mariages que je shoote depuis. J’ai compris que plus je me sens libre, plus mes images sont réussies !”

Jérémy : “Avec le temps, à force de prendre des personnes en photo (que ce soit pour des photos personnelles ou pour des clients), je me suis rendu compte que j’avais toujours un dénomiateur commun : le sourire. J’adore prendre des photos de gens heureux. Depuis que je le sais je peux me laisser aller en séance. Je sais que je serais attentif à ces moments quoi qu’il arrive. Et je sais aussi que c’est important de suivre son instinct et d’accepter toutes les situations. Du coup je ne me focalise pas exclusivement dessus non plus, je reste attentif à tout ce qui se passe. Je peux donc photographier des moments plus mélancoliques, des moments de peine aussi. Je me l’autorise car je sais que la vie est faite de tout un tas d’émotions. Suivre ses sens c’est s’ouvrir au monde. Ce qui compte vraiment c’est de shooter, de prendre beaucoup de photos et de se questionner. Je n’ai jamais autant progressé que depuis que je me demande après chaque séance pourquoi je l’ai fait et ce que j’aurais pu améliorer. Je me dis aussi que j’aime mon travail, c’est important de ne pas tout rejeter en bloc, il faut accepter de se dire que l’on est sur un chemin et que ce que l’on fait aujourd’hui est moins abouti que demain mais aussi beaucoup plus qu’hier !”

Ose sortir de ta zone de confort

Si aujourd’hui tu te sens trop bloqué ou dans une routine qui ne te plait plus, peut être que c’est parce que tu ne suis pas assez ton instinct. Pour y parvenir on te conseille de sortir de ta zone de confort. Tu sais, les situations où tu te sens en sécurité… Si tu as trop peur de le faire pendant une prestation payée, alors tu peux le faire lors d’un projet personnel ou lors d’une séance que tu peux offrir. Tu peux aussi simplement sortir te promener en ville ou dans la nature, de la musique dans les oreilles et te laisser porter par ce que tu vois.

La zone de confort est essentielle pour évoluer car on a besoin de sécurité pour prendre confiance. Cela dit, elle peut aussi être un piège qui va se refermer sur toi : celui de ne jamais se remettre en question et de ne jamais évoluer. Sans parler de la photo, on voit de nombreuses sociétés qui fonctionnaient très bien mais qui doivent mettre la clé sous la porte parce qu’elles n’ont pas su se remettre en question et évoluer. Comme toujours, il faut savoir trouver un juste équilibre : il ne s’agit pas de tout plaquer du jour au lendemain et de complètement changer ton approche. Tu peux par exemple te dire “je shoote telle et telle photo pour mes clients, mais en dehors de ça, je me fais plaisir !”. Trouve la balance qui te permettra de te libérer petit à petit sans tout risquer.

Baptiste : Lors de mes prestations, que ce soit un mariage ou une séance, j’ai dans ma tête une liste d’images à réaliser. Je sais par exemple que je veux une photo de l’échange des alliances lors d’un mariage. Par contre, je ne me contrains pas à une seule façon de shooter ce moment. Je me laisse porter par ce qui se passe : est-ce que la lumière m’inspire quelque chose, est-ce que j’ai plutôt envie de capturer l’échange de regard des mariés pendant ce moment, ou alors est-ce que j’ai envie de capter le regard ému de la maman du marié ? Je me laisse libre de décider au moment opportun. C’est ma liberté, je sais que je serai capable de trouver la façon qui me parle le plus de le faire quand le moment arrivera. En dehors de ces images qui me semblent importantes, j’essaie d’être entièrement libre, de me laisser porter par ce que je vois, de ne pas suivre un schéma tout tracé. Lorsque j’ai vraiment envie de tester des choses très différentes sans prendre le risque de me planter complètement pendant une prestation payée, je le fais souvent avec ma famille. J’adore documenter notre vie de famille, et c’est un magnifique terrain pour faire des essais. Par exemple en ce moment, j’ai très envie de jouer différemment avec la lumière, d’exposer mes photos différemment, je le fais lors d’une journée en famille dans la nature. Une fois que je me sens à l’aise avec ces nouvelles méthodes, alors je les intègre dans mes prestations payées.

Finalement…

On ne pouvait pas te parler d’inspiration sans te parler de direction à prendre. Tous les grands photographes te le diront, ce qui compte le plus c’est ton portfolio. Il faut prendre le temps de le créer lorsque l’on commence, puis avec le temps de l’entretenir pour toujours évoluer. On voit la vie et notre apprentissage un peu comme des escaliers. On prend une nouvelle photo, puis on prend le temps de regarder ce qui fonctionne ou pas, puis on retente l’expérience avec de nouveaux éléments, encore et encore, marche après marche. Dans cet article, on voulait te parler des différentes manières d’avoir des idées avant une séance, on voulait te partager nos inspirations, comment on arrive à se renouveler dans notre quotidien de photographe malgré les séances qui s’enchaînent. On passe beaucoup de temps à nourrir notre créativité en s’inspirant de ce qui nous entoure. Que ce soit lors d’une exposition de photos ou de peintures, lors d’un voyage à l’étranger, lors d’un weekend en famille, en écoutant de la musique ou en regardant un film. Finalement peu importe la manière, l’inspiration est partout. Ce qui compte par dessus tout c’est d’y aller, d’oser. De shooter, de shooter, encore et toujours avec son coeur! Il faut prendre des photos de manière instinctive dans un premier temps. Prendre des photos pour soi, sans trop réfléchir. Puis, une fois cette banque d’images entre les mains, prendre le temps d’analyser ce qui fait notre style, tout ce qui nous plait. Essaie de faire l’exercice, de prendre tes photos et de t’en inspirer. Essaie d’en retirer des pistes à explorer et d’imaginer vers où tu souhaites aller dans le futur. Inspire-toi des photographes que tu admires, essaie de comprendre ce qu’ils font et pourquoi leurs photos sont aussi fortes. Puis, prends le temps de changer de lumière, de modifier tes habitudes. On sait que ça fait peur mais c’est en réalité magique pour trouver ton chemin. Parce que, finalement, le but d’une vie ne serait-il pas de toujours se renouveler pour avancer et se sentir de plus en plus vivant ?

POUR T’AIDER À ALLER PLUS LOIN

Tu l’as vu, il y a des tas de façon de trouver l’inspiration. Alors si tu souhaites avoir des idées de poses (famille et couple) pour agrémenter ton portfolio et te faire plaisir en séance en testant des poses que tu n’as pas l’habitude d’utiliser, alors,

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