Comment réussir tes photos en lumière naturelle

3 Avr 2017

Aujourd’hui on voulait te parler de lumière, tu sais, ce qui donne vie à une image. Ce qui permet de souligner un détail, de sublimer un couple, le sourire d’un enfant, la tendresse qu’il existe entre des parents ou tout ce que tu peux trouver de formidable à photographier. La lumière est à la base de la photographie, c’est avec elle que l’on peut modeler nos sujets, donner vie à nos photos. Il existe un nombre incalculable de lumières différentes, directes, indirectes, douces, dures, contrastées, plates, etc. Aujourd’hui on voulait donc faire un point sur nos ressentis vis à vis de celles-ci. On voulait te partager notre expérience et t’expliquer comment voir cette lumière, comment l’utiliser à ton avantage pour sublimer tes images. On veut aussi t’expliquer quelles lumières on a choisi d’utiliser dans nos photographies et pourquoi. C’est un thème passionnant parce que tout le monde a son propre ressenti, chacun voit les choses à sa façon et il faut toujours avoir en tête que la lumière est là pour appuyer ton message et transmettre des émotions.

Ta priorité numéro 1 : Identifier la lumière !

La première chose à faire, avant même de positionner ton sujet et de déclencher, c’est de regarder la lumière présente. On verra plus tard que la lumière que tu utilises participe à ton message, à ce que tu veux transmettre. Mais avant toute chose, il faut que tu aies conscience du ou des type(s) de lumière(s) qui sont à ta disposition, pour les utiliser à ton avantage. Comme ça, tu peux croire que c’est compliqué mais en réalité il suffit de te poser la question et d’exercer ton regard. Avec le temps cela deviendra un automatisme et tu pourras t’en détacher pour te focaliser sur ce que tu dois prendre en photo.

Parler de lumière est un vaste sujet, nous ne sommes pas des spécialistes du domaine, nous utilisons la lumière présente avec nos ressentis et notre expérience. Cependant, il faut avouer qu’en se penchant sur le sujet et en analysant nos images on a pu ressortir deux grandes familles de lumières : les lumières directes et indirectes.

Dans ces deux familles il y a une multitude de possibilités. Par lumières directes nous entendons les lumières qui proviennent d’une source principale (le soleil, un plafonnier…) et qui éclairent directement le sujet. Les lumières indirectes, elles, sont des lumières réfléchies. Il s’agit des lumières incidentes à la famille des lumières directes : un mur qui renvoie la lumière du soleil, ou tout réflecteur qui va modifier la source principale et éclairer le sujet. Il faut bien comprendre que la première chose à faire, une fois en séance, est de comprendre la provenance de la lumière. C’est essentiel. Tu dois te demander où est la source principale (est-ce qu’il s’agit du soleil, de tout le ciel par temps nuageux, d’une ampoule en intérieur, etc. ?)  et ensuite essayer d’analyser comment cette lumière principale se comporte sur ton lieu de shoot et sur les personnes que tu photographies ? Il peut y avoir des sources secondaires, tu peux alors te questionner sur les variations créées par la lumière principale et sur l’incidence de toutes les sources annexes (mur, lampadaire, luminaire, sol…). C’est une étape indispensable pour que tes images soient réussies. Avoir une photo bourrée d’émotions avec une lumière sans intérêt, ou pire, qui dessert ton sujet, n’a pas de sens. L’inverse est vrai aussi mais c’est un autre sujet !

“La lumière est à l’origine de tout ce que tu crées !”

Si tu commences à être attentif aux lumières que tu vois, tu vas te rendre compte qu’il y en a partout et que ce n’est pas si simple que ça de composer avec elles. Si tu veux obtenir des images cohérentes tu vas devoir y prêter vraiment attention. Identifier la source de lumière permet de choisir comment l’utiliser. On va voir quatre exemples concrets que tu peux retrouver dans ton quotidien. Il y en a plein d’autres mais à notre avis ce sont les principales situations auxquelles nous sommes confrontés en tant que photographe. On parle de lumières naturelles mais on entend par là toutes sources présentes que tu ne peux pas modifier. On exclut donc les flashs ou autre.

La lumière directe du soleil, d’une fenêtre ou d’un plafonnier. Lorsque tu as une lumière directe tu dois composer avec. C’est en général une lumière qui est assez marquée, qui donne beaucoup de détails à tes photos. C’est une lumière qui va laisser des ombres. Mal utilisée elle peut-être disgracieuse et desservir ton message. Le risque est en effet d’avoir des ombres qui vont accentuer les détails physiques (nez, yeux creusés…). Néanmoins, bien maîtrisées ce sont des lumières tranchées qui vont te permettre de réaliser des photos dans un style bien particulier, plutôt contrasté et dur. On peut prendre l’exemple du style drama. En reportage elles peuvent mettre l’accent sur un élément précis, te permettre de sublimer un détail comme le contour d’un visage, le sourire d’un enfant, etc.

La lumière indirecte. Il s’agit d’une lumière réfléchie par un support qui va renvoyer la lumière principale en la modifiant au passage. Il peut s’agir d’un mur, du sol aussi. En étant réfléchie la lumière a tendance à perdre en intensité et est, de fait, plus simple à utiliser car plus diffuse. Elle est plus tamisée. Lors d’une séance dans la nature on peut obtenir cette lumière grâce à la réflexion du soleil sur des rochers, sur les galet d’un chemin ou le sable d’une plage. En ville, il y a des tas d’endroits où l’on trouve cette lumière. Le mur d’un bâtiment peut faire parfaitement l’affaire. En intérieur, il en est de même, on peut utiliser un mur, un plafond ou un rideau.

La lumière tamisée est à mi-chemin entre la lumière directe et indirecte. Dans la nature il peut s’agir de la lumière du soleil qui se tamise en traversant les nuages ou les feuillages de la végétation. En intérieur un draps ou un voile qui vient diffuser et adoucir la lumière présente. On voulait en parler car c’est une lumière que l’on rencontre fréquemment et il n’est pas toujours facile de faire avec. Lorsqu’il y a des nuages par exemple les choix qui s’offrent à nous s’amoindrissent. On a à notre disposition un nombre beaucoup plus faible de situations lumineuses et il faut faire avec. Néanmoins, et on le verra plus tard dans les exemples concrets, plusieurs possibilités s’offrent malgré tout à nous dans ce cas. On peut aussi vouloir créer volontairement ce type d’ambiance. Il faudra alors positionner les personnes que tu photographies dans l’ombre.

Le contre jour. Pour nous, c’est un cas un peu à part. Il pourrait aussi rentrer dans la catégorie lumières indirectes mais on l’a volontairement séparé car c’est une discipline à part entière. Le contre jour est utilisé par un grand nombre de photographes car c’est une lumière assez simple à maîtriser. C’est d’ailleurs celle-ci que l’on utilise la plupart du temps. Le contre jour donne des images douces et faiblement contrastées. C’est idéal pour obtenir un résultat constant. Il est toujours possible de trouver du contre jour. En reportage il suffit de placer son sujet entre le soleil et l’appareil. En intérieur il suffit de mettre son sujet dos à une fenêtre, etc. En fait, si le contre jour est autant utilisé c’est aussi parce qu’il uniformise le rendu des visages. Il évite les traits marqués, les yeux plissés. La lumière est beaucoup plus douce et les personnes photographiées se sentent aussi moins agressées par celle-ci.

Tu l’auras compris, il n’y a pas une lumière mieux qu’une autre. Il en existe plusieurs sortes. Tu peux même imaginer en mixer plusieurs pour affiner ta maîtrise. Par exemple utiliser la lumière directe du soleil couplée à un réflecteur naturel afin d’équilibrer ton image. Il faut aussi comprendre qu’avec un type de lumière tu peux obtenir des dizaines de résultats. L’intensité de celle-ci change au cours de la journée et le rendu de tes images va également dépendre de ta position vis à vis du sujet et de la position de ton sujet dans l’espace (sa distance aux différentes sources et au fond). Il y a une règle dont on n’a pas parlé qui joue un rôle extrêmement important. C’est la loi du carré inverse. Tu trouveras des tas d’articles à ce sujet sur internet mais ce que tu peux retenir c’est que plus ton sujet est proche de la source et plus la lumière est inégale. En d’autres termes : son intensité diminue grandement au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la source. Tu peux le voir en plaçant une personne près d’une fenêtre. Cette dernière va être très éclairé sur le devant du visage mais l’intensité va diminuer rapidement et l’arrière de sa tête sera très sombre. Alors que la même personne placée à 2 mètres de la fenêtre sera éclairée beaucoup plus uniformément sur l’ensemble du visage.

Comment utiliser la lumière pour faire passer ton message ?

La lumière est la base d’une photo. Souvent, on voit une image et on se demande comment elle a été réalisée. La réponse se trouve toujours dans la lumière. On peut essayer de reproduire un style d’image en post production, mais si la lumière de base n’est pas la même, il sera impossible d’arriver à un résultat convaincant.

La question à te poser est la suivante : quel type de lumière veux-tu utiliser pour servir ton message ? Quelles sont tes valeurs et comment la lumière peut venir les renforcer ?

Un exemple assez simple : tu es une personne qui aime la nostalgie et la mélancolie, et que tu veux des images avec un style un peu drama, alors il faudra que ta lumière aille dans ce sens. Elle devra être rasante, dure par moment, sombre. Tu chercheras donc des lumières assez faibles, ou avec un contraste très important, comme un rayon de soleil qui vient éclairer une scène très sombre (typiquement, une forêt dense dans laquelle un rayon de soleil pourrait réussir à se frayer un chemin). Si tu veux réaliser des images plutôt joyeuses et pétillantes, il te faudra alors chercher une lumière éclatante, forte, comme le soleil en plein été.

Dans la 1ère partie, on t’a expliqué comment identifier ta source de lumière principale. Ici, on va te détailler comment tu peux utiliser cette source à ton avantage. Il ne faut pas se dire qu’une seule source de lumière va créer un seul type d’image. Le soleil peut par exemple être utilisé de multiples façons : en contre jour, en direct, en ombre, de façon hachurée (à travers un store par exemple), en réflecteur (en rebondissant sur une surface), etc…

Comme c’est souvent le cas, pour trouver la réponse à cette question du style d’image que tu veux, il y a qu’une seule façon : t’écouter. D’un côté, pose-toi et réfléchis à qui tu es, à ce que tu aimes, à ce que tu as envie de transmettre. Es-tu plutôt une personne douce, tranchée, timide, extravertie, joyeuse, nostalgique, etc. Qu’est-ce qui t’anime, qu’est-ce qui te fait vibrer ? Regarde ce qui t’entoure, dans quel environnement vis-tu ? Quels sont les lieux qui t’inspirent ? Quels sont les films que tu adores ? Et les musiques ? Note tout ça quelque part et essaie de trouver des mots clés qui reviennent souvent. D’un autre côté, suis ton instinct pendant que tu fais des photos : par quoi es-tu attiré ? Quel type de lumière te plaît ? Est-ce un rayon de soleil qui filtre à travers les arbres, est-ce un joli contre jour qui vient réchauffer l’ambiance, est-ce une pièce sombre avec un petite source de lumière ? Essai de te souvenir des moments où la lumière t’a particulièrement séduit. Que ce soit pendant que tu faisais des photos ou même sans ton appareil. Toutes les réponses à ces questions vont t’éclairer (jeu de mot ramoucho !) sur la direction à prendre.

Baptiste : “Quand j’ai commencé, je n’avais aucune conscience de la lumière. Je savais simplement que c’était mieux de shooter en fin de journée pour avoir une lumière plus douce et donc plus flatteuse, mais je ne savais pas la lire. Je me laissais plutôt guider par le lieu. Aujourd’hui, le lieu et la lumière sont pour moi indissociables. Je cherche les 2 à la fois. Je peux trouver un lieu magnifique, si la lumière ne me plait pas, je ne vais pas l’utiliser. J’ai appris avec le temps à voir la lumière et j’ai surtout appris à chercher mon type de lumière, celui que j’affectionne particulièrement. J’aime la lumière de fin de journée en contre jour, j’aime laisser entrer un rayon dans un coin de mon cadre, j’aime le rendu 3D que va créer ce type de lumière, j’aime aussi sa douceur. Je sais exactement vers quelle type de lumière j’ai envie de me diriger et ça fait donc partie intégrante de ma façon de shooter. Ça me permet d’avoir un cadre assez clair, je ne me perds pas. Je suis la lumière et assez rapidement je compose avec ce que j’ai à disposition.”

Il est pour nous important de savoir mettre des mots clefs sur ce que l’on veut. C’est de cette façon que tu vas savoir comment utiliser la lumière. Reprenons encore l’exemple du soleil. C’est une seule source de lumière mais qui peut être exploitée de très nombreuses façons. Si tu sais que tu veux de la douceur dans tes images, il faut donc shooter en contre jour ou dans l’ombre. Avoir cette donnée en tête va complètement orienter ta façon de shooter et ça sera beaucoup plus simple pour toi de faire des choix par rapport à la lumière disponible. Si au contraire tu aimes le contraste, tu as envie d’avoir un style très marqué, alors la lumière directe sera ton alliée : tu chercheras à avoir une lumière directe sur ton sujet tout en ayant un fond assez sombre pour permettre de faire ressortir ton sujet de façon très contrastée.

Prends le temps de te poser ces questions, d’analyser tes images et de suivre ton instinct afin de trouver ce qui t’anime et d’avoir un cadre clair quant à la lumière que tu vas pouvoir utiliser.

Comment utiliser la lumière à ton avantage ? Quel rendu cherches-tu ? Les réponses à ces questions t’aideront à trouver ta lumière et à savoir l’utiliser pour créer ton style.

NOS ASTUCES POUR POSITIONNER LE SUJET PAR RAPPORT À LA LUMIÈRE

Dans cette dernière partie, on a voulu prendre des exemples concrets afin que tu puisses avoir des astuces simples pour savoir réagir en fonction des différentes lumières que tu vas rencontrer. On va donc chacun à notre tour te donner des exemples concrets sur des situations que l’on a réellement rencontrées.

BAPTISTE

Avant toute chose je veux dire qu’il est tout à fait normal de ne pas shooter à 100% avec la lumière que l’on veut. Par exemple, j’aime particulièrement la lumière en contre jour mais je ne peux pas toujours l’utiliser en reportage. Il m’est arrivé d’avoir des cérémonies laïques en plein après midi d’été avec une lumière directe sur mes sujets et donc l’impossibilité pour moi durant toute la cérémonie de shooter en contre jour : si je l’avais fait, je n’aurais eu que des photos de profils et de dos de mes sujets.

Je pars du principe que je fais du reportage, j’essaye au maximum de shooter avec la lumière que j’aime, mais quand ce n’est pas possible je fais du mieux possible. Je peux régulièrement rencontrer des situations soudaines où je n’ai pas le temps de réfléchir à ma lumière. Une étreinte rapide entre un marié et son père par exemple : je vais assurer la photo en essayant de la prendre la plus vite possible, et si le temps me le permet, je me re-positionne pour avoir l’image avec la lumière que je veux.

Je vais maintenant prendre le temps de vous expliquer comment je gère des situations plus ou moins compliquées !

Le soleil de midi

C’est une question qui m’a longtemps turlupiné (mot compte triple !) : comment avoir des belles photos avec un soleil de plomb à midi en plein mois de Juillet ? La lumière a en fait toujours une direction, même quand le soleil est tout en haut. Il faut trouver la direction. Pour cela c’est simple, je place mon poing devant moi et je tourne jusqu’à trouver l’endroit où il est complètement dans l’ombre. Il suffit sinon de regarder les ombres, dans quel sens vont-elles ?

On voit sur ces 2 photos la direction de la lumière. Sur l’image de gauche, je suis positionné en contre jour par rapport au soleil alors que sur l’image de droite le soleil vient éclairer plus directement ma main (un peu de coté). Au moment de la photo il est un poil plus tard que midi, mais tu pourrais avoir le même résultat avec une ombre un peu moins portée quand le soleil est tout en haut. Dans mon cas, je cherche toujours le contre jour, je vais donc me positionner le plus possible dans la configuration de la photo de gauche. Je placerai toujours mon sujet entre le soleil et moi. Bien sur, avec cette méthode, il faut accepter que le fond soit par moment cramé quand la lumière du soleil est extrêmement forte (à moins d’utiliser un réflecteur pour déboucher les ombres mais on est alors plus dans le cas d’une lumière 100% naturelle, et tu risques d’aveugler ton sujet 😀 ).

Si malgré tous mes efforts il n’est pas possible de shooter en contre jour (typiquement dans le cas où je ne peux pas re-positionner mes sujets), j’accepte de shooter avec une lumière directe ou latérale qui ne correspondra pas à mon style. Il faut aussi accepter de ne pas toujours faire des images parfaites, surtout en reportage. Sois à l’aise avec cette idée !

Typiquement, dans ces 2 exemples, la source de lumière est exactement la même. Dans celle de gauche, j’ai pu me positionner pour obtenir un joli contre jour et rester dans le style d’images que j’aime particulièrement. Dans la 2ème, si je m’étais positionné comme dans la 1ère image, j’aurais complètement raté la scène : ce qui est important dans cette image, c’est l’expression des mariés, c’est la main de la mariée qui vient réconforter le marié. J’ai ici fait le choix d’accepter une lumière que j’affectionne moins pour obtenir ma photo. Et malgré cette lumière dure, j’aime particulièrement cette image. Au delà de la lumière, ce qui compte avant tout, c’est l’émotion que va susciter votre photo.

L’autre solution pour lutter contre un soleil très haut, c’est de trouver un endroit à l’ombre comme dans ces 2 photos :

EN INTÉRIEUR

Quand je shoote en intérieur, je me pose toujours la même question : quelle est ma source de lumière principale ? En général, ce que je cherche, c’est une lumière plutôt douce. Je vais alors avoir tendance à rechercher une fenêtre et à éteindre toutes les autres sources de lumières (ampoules, lampes de chevet, etc…) afin de simplifier au maximum mon image. J’aime le simple, ça tombe bien, c’est plus facile à gérer ! 😀 Je vais ensuite jouer avec cette fenêtre : soit je vais positionner mon sujet devant pour avoir un joli contre jour, soit je vais les positionner en direct pour avoir quelque chose d’un peu plus contrasté. Je peux aussi les positionner en direct mais plus loin de la fenêtre afin d’avoir une lumière plus douce.

Dans ces 2 cas, nous sommes dans la même pièce et la source de lumière est identique : c’est une fenêtre.

Dans l’image de gauche, j’ai positionné la famille en contre jour. À la base, ils se sont assis dans un coin de la chambre et ils avaient la lumière en direct sur eux, elle était assez dure et si je me mettais devant eux, mon ombre se projetait sur eux. Je leur ai donc demandé de se déplacer pour se mettre dos à la fenêtre et ainsi avoir cette lumière très douce que j’aime beaucoup.

Pour la 2ème image, je les ai cette fois-ci positionné face à la fenêtre mais le plus loin possible d’elle. Je voulais à la fois avoir une lumière douce (plus on est loin de la source de lumière, plus elle est douce) tout en incorporant à l’image ce joli mur.

J’ai simplifié au maximum l’utilisation de la lumière en intérieur : une source de lumière (très souvent une fenêtre) et je positionne mon sujet en contre jour ou face à la fenêtre.

LA LUMIÈRE LATÉRALE (POUR DESSINER)

Il y a une lumière que j’aime particulièrement aussi, c’est quand elle me permet de dessiner un visage ou une forme. Il peut s’agir de la lumière du soleil ou d’une lumière artificielle, le tout c’est qu’elle soit face au sujet, avec une intensité raisonnable (afin de ne pas aveugler la personne). Il me suffit alors de demander à la personne de regarder dans la direction de la lumière (vers la fenêtre si la lumière vient de là, vers le soleil si c’est la source, etc…) pour rapidement obtenir un joli éclairage de son visage. En demandant à mon sujet de tourner légèrement le visage vers la droite ou la gauche ou alors en me déplaçant autour d’eux, la lumière va être plus ou moins présente. Une autre étape importante dans ce style de lumière, c’est d’avoir un fond assez sombre, ce qui va permettre de détacher votre sujet en créant un gros contraste.

Dans la 1ère image avec le pied, la lumière est quasiment en contre jour mais très légèrement sur le coté, ce qui permet de juste éclairer l’avant du pied et de vraiment le dessiner.

Dans la 2ème image, la lumière est plus directe, plus latérale et elle éclaire complètement le visage de la mariée qui regarde dans sa direction.

Pour la 3ème image, on est dans une situation un peu similaire à la 1ère photo. La lumière vient de derrière (une fenêtre) mais la petite fille est légèrement de côté, ce qui permet d’éclairer en partie son visage et de mettre en avant ses yeux et ses joues, on devine ainsi bien son expression.

SE LAISSER GUIDER

Enfin, dans cette dernière partie, je voudrais te parler d’intuition (ça faisait longtemps :D). Il y a quelque chose d’essentiel dans la recherche de la lumière, c’est de te laisser porter par ce que tu vois. Aujourd’hui, je sais la lumière que je cherche, mais il m’a fallu du temps pour la trouver, j’ai testé plein de lumières, je me suis laissé guider par ce que je voyais.

Quand j’ai commencé à faire des photos, je ne comprenais rien à la lumière, j’essayais simplement de shooter ce que je trouvais beau. C’est comme ça que j’ai petit à petit trouvé ma lumière. Même si je me sens aujourd’hui à l’aise, j’essaie régulièrement de me mettre en danger en utilisant une lumière inhabituelle, ou en me laissant guider par ce que je vois.

Pour cette photo, j’ai vu le soleil passer à travers un store et créer cette magnifique lumière hachurée. Je ne savais pas comment l’exploiter mais je voulais en faire quelque chose. J’ai alors demander à la famille de se positionner dans cette lumière, et à force de bouger j’ai trouvé cette angle de vue qui permet de vraiment les faire ressortir grâce à cette lumière qui donne beaucoup de profondeur.

Pour cette image, je me suis aussi laissé guider par la lumière. La séance était finie, on était sur le chemin du retour, et d’un coup j’ai vu les rayons du soleil passer à travers les arbres. Je n’avais jamais vue une lumière aussi belle, alors j’ai tout fait pour l’exploiter le mieux possible en jouant sur un contre jour.

JÉRÉMY

Je pense que des exemples concrets sont beaucoup plus parlant que des cas théoriques. J’ai donc séléctionné des images avec différents types de lumière, des lumières que j’ai choisi ou que j’ai subi, mais des lumières que tu peux toi aussi rencontrer dans ton quotidien de photographe. Ces lumières, je les ai utilisées à mon avantage afin de créer des images cohérentes. J’ai aussi voulu faire une sélection représentative, sans me focaliser sur des situations idéales. Il n’y a pas de règle absolue, dans une même séance on peut avoir des tas de conditions lumineuses différentes. Mais c’est justement ce qui est fabuleux.

Ici, j’ai voulu utiliser la lumière directe du soleil. Je voulais souligner le visage de Lily. Mais je ne voulais pas une lumière directe trop franche et marquée sur l’ensemble de son visage. J’ai donc choisi cette position de profil et je me suis placé de profil également. Ainsi j’ai pu utiliser une lumière directe qui était assez dure pour obtenir un rendu plus doux et dessiner les traits de son visage.

Je ne suis pas particulièrement fan des lumières directes. Elles sont assez délicates à utiliser et j’ai une certaine recherche de douceur dans mes images. Dans cette image, je n’ai pas choisi la position du couple. On avait presque terminé la séance et ils ont eu envie de prendre deux minutes pour profiter d’un rayon de soleil. Je sais que le moment était important pour eux et je n’ai pas souhaité les déplacer. J’ai donc utilisé la lumière directe du soleil pour capter l’expression détendue de Laetitia. Finalement malgré la lumière assez dure et les ombres marquées je trouve que l’on retrouve bien ce sentiment de détente qu’ils vivaient. Et puis ils s’étaient mis là justement pour profiter du soleil, l’image correspond donc parfaitement au moment.

Lorsque le temps est nuageux je trouve que la lumière est toujours difficile. Elle a tendance à être assez plate et à marquer les zones creuses (yeux, dessous de nez…). Ici, j’ai fais le choix de les positionner de sorte que la lumière puisse venir éclairer le visage d’Anaïs. La lumière qui arrive sur Alex permet également d’éclairer un peu plus le visage d’Anaïs. La lumière interagit différemment en fonction des personnes. Malheureusement nous ne sommes pas tous égaux. La peau plus claire d’Anaïs m’a permis d’obtenir ce rendu. Elle se détache donc d’avantage de l’image. Ce qui au final est assez chouette puisque ça met l’accent sur son expression.

Lorsque je suis dans un espace abrité, je fais toujours en sorte que la lumière vienne éclairer mon sujet de face. Cela permet de garder du modelé dans l’image et la lumière venant de loin reste douce et uniforme (loi du carré inverse). Je peux ainsi réaliser des images qui correspondent à mon style tout en utilisant une lumière différente de d’habitude (le contre jour). Dans ce cas, la lumière provenait d’une ouverture à quelques mètres devant eux. Ce qui était intéressant ici aussi c’est que la lumière venait de face. Elle laissait dans l’ombre le dessus des marches. Ce qui permet d’avoir ce jeu de contraste pour faire ressortir les mariés.

Il y a plein de façons d’utiliser le contre jour. En règle générale je l’utilise dans le but d’exposer les visages. Ici, je souhaitais un entre deux, je voulais que les visages soient visibles mais qu’ils restent un peu sombres afin de souligner les contours des visages (lèvres, bouches, mentons…). Pour moi, l’objectif de la photo était de mettre en lumière leur passion. Ce moment de complicité, pas de les voir clairement. La lumière que l’on utilise est directement liée au message que l’on veut transmettre.

En reportage on est complètement dépendant de la lumière ambiante. S’il y a des nuages il faut faire avec et s’il y a du soleil il en va de même. Pour coller le plus possible à mon style assez léger, je choisis pratiquement tout le temps de me positionner à contre jour ou légèrement de côté. Je trouve que c’est parfait pour garder une certaine douceur dans mes images et pour que les expressions ne soient pas trop marquées.

Sur cette image il y a tout ce que j’aime, ce que je recherche. Des visages clairs et lumineux, une ambiance assez douce, et une petite lumière qui vient souligner les cheveux de Marie-Sophie. C’est ma lumière idéale. C’est celle que je vais rechercher en priorité. Pour y arriver je vais placer mon sujet à contre jour afin d’exposer les visages. Je me soucis assez peu du fond dans ces cas là. Ici, c’était une séance en hiver, la lumière n’était pas trop forte et quelques nuages passaient par-ci par là pour la tamiser. Mais quoi qu’il en soit je cherche toujours à privilégier les visages pour avoir ce type de rendu.

Je fais assez peu de photos en intérieur, mais lorsque ça m’arrive je vais faire en sorte de me positionner entre la source et mon sujet. Ce n’est pas toujours possible mais c’est ce que je cherche afin d’obtenir ce type de résultats. Ici Matilda est parfaitement éclairée par la baie vitrée et on peut profiter de son magnifique sourire. Je cherche toujours à mettre en avant l’expression des personnes que je photographie.

Il m’arrive d’utiliser la lumière de plusieurs façons afin de composer mon image. Dans ce cas là, j’avais décidé de me mettre à contre jour afin de conserver mon style assez doux. Mais en voyant la fenêtre au fond j’ai pris le parti de positionner le haut du visage de Fran dans le cadre éclairée de la baie vitrée. Ainsi j’étais certain qu’elle allait se détacher du reste de l’image. La brume était assez subtil, du coup je voulais que l’oeil soit guidé vers ce que je voulais montrer.

Voici un bon exemple d’utilisation d’une lumière directe. Dans la nature le rendu aurait été très différent. Ici, en ville, j’ai pu jouer avec le décor environnant afin de venir renvoyer un peu de lumière sur Melissa. C’est d’ailleurs l’avantage et l’inconvénient de la ville. Il faut faire attention à tous les réflecteurs qui renvoient de la lumière dans tous les sens. Pour ma part je regarde constamment les visages pour voir comment ils réagissent à la lumière.

Je tenais à mettre cette image dans cette sélection car elle représente également ce que j’aime comme lumière. J’ai tendance à chercher des zones d’ombres afin de conserver une certaine uniformité dans le rendu des peaux. En ville on trouve facilement de l’ombre, dans la nature, on peut avoir une lumière douce et tamisée grâce aux nuages ou dans une forêt.

Conclusion

Tu l’auras sans doute compris, il y a des centaines de manières d’utiliser la lumière. Pour nous elle doit avant tout venir appuyer ton propos. La lumière que tu utilises doit faire partie de ton message, de ta personnalité. Cela ne veut pas dire que tu dois t’enfermer dans un style en particulier et arrêter d’expérimenter. Mais tu peux être certain que ta façon de jouer avec la lumière va déterminer en grande partie les photos que tu fais. Si tu veux de la douceur il faudra privilégier les contres jours ou les lumières tamisées. Pour marquer des détails comme le contour d’un visage il faudra choisir d’utiliser une lumière plus directe, plus rasante. Il y a quelques règles à respecter mais comme tu as pu le voir l’idéal est d’expérimenter, de tester, et de prendre le temps de lire la lumière.

On aimerait bien que tu nous expliques à ton tour pourquoi tu utilises certaines lumières. C’est un sujet passionnant et on a tous les deux l’impression qu’il est inépuisable. Alors partage ton expérience, ton ressenti. On se fera un plaisir de te lire. ♥

POUR T’AIDER À ALLER PLUS LOIN

La lumière est une étape essentielle pour réussir tes photos, la façon de positionner tes sujets l’est tout autant ! Si tu souhaites avoir des idées de poses (famille et couple) pour agrémenter ton portfolio ou te faire plaisir en séance en testant de nouvelles choses, alors,

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