Comment trouver ses premiers clients ? Tu démarres la photo et tu te poses peut-être la question. Pour t’aider on s’est replongé dans nos souvenirs, lorsque l’on a commencé la photo, pour comprendre ce que l’on avait fait pour commencer à vendre des prestations. Cette semaine c’est Jérémy qui te propose son retour d’expérience, la semaine prochaine ce sera au tour de Baptiste de donner son point de vue.
Si tu es déjà photographe, installé depuis un moment, ce serait génial que tu partages en commentaire ton regard et ton vécu. C’est toujours hyper enrichissant de comprendre comment un photographe peut démarrer.
JEREMY
Je ne sais pas s’il existe une meilleure manière de trouver ses clients. L’idéal, comme toujours, reste de le faire en pleine conscience et surtout, comme on le ressent. Pour ma part, j’ai trouvé mes premiers clients assez longtemps après avoir commencé la photographie. Je vais vous expliquer plus en détail par où j’ai commencé et comment j’en suis venu à vouloir vendre des prestations.
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LE PLAISIR DE PHOTOGRAPHIER, SEULEMENT !
J’ai commencé la photo il y a de nombreuses années, j’en parle dans l’article sur mes valeurs. Si tu ne l’as pas lu, fonce ! 😀
Au commencement, c’était une échappatoire et simplement un plaisir. J’aimais passer du temps avec des personnes sympas. Je photographiais des amis et ma famille principalement. Peut-être que tu es ou que tu as été dans ce cas aussi ? J’ai donc passé de longues années à ne photographier qu’eux. Je prenais du plaisir et je ne pensais pas en faire mon métier un jour. Je n’en avais pas envie, tout simplement.
Avec le temps, plus je m’intéressais à la photo et plus j’avais envie de travailler sur des projets concrets. J’ai donc commencé à réaliser des séries. C’est hyper intéressant pour approfondir un sujet et aller au fond d’un thème. D’ailleurs, si ça t’intéresse, je te conseille le livre Serial Photographer d’Eric Forey, qui parle des séries en photographie. La première était une série sur la gourmandise. Je voulais mettre en avant la personnalité des gens que je photographiais à travers leurs péchés mignons. J’ai demandé à des amis de poser pour moi avec comme seule consigne de venir avec leur gourmandise préférée. Pour la cohérence je voulais un fond uni qu’ils connaissaient en arrivant.
La seconde série était moins cohérente, il s’agissait de réaliser des suspensions. J’étais fasciné par ce genre de photo et je voulais essayer de me faire ma propre collection. Je voulais aussi m’améliorer techniquement et c’était un bon moyen d’y arriver. C’est toujours plus facile d’arriver à un objectif lorsque l’on s’oblige à respecter un thème concret. Je n’aime pas faire les choses pour rien ou travailler dans le “vide”.
Bon, c’est bien sympa tout ça, mais tu dois te demander à quel moment j’ai trouvé mes premiers clients pour en vivre aujourd’hui ? C’est quand même le sujet de cet article. En réalité je pense que ce petit retour historique était essentiel, c’est l’origine de tout et c’est grâce à cela que je suis photographe aujourd’hui. C’était important de souligner que j’avais réalisé plusieurs séries avec des amis plus ou moins proches car je pense que le vecteur de communication le plus puissant reste le bouche à oreille. En tous cas c’est comme ça que j’ai pu me lancer assez facilement en tant que photographe.
Ce que je n’ai pas dit plus haut, c’est que plus le temps passait et plus je prenais du plaisir à faire des photos et à photographier les personnes qui le voulaient bien pour autre chose que des projets perso.
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DES PREMIÈRES DEMANDES AMICALES
En parallèle à la construction de mes séries, j’ai commencé à avoir de plus en plus de demandes d’amis qui souhaitaient des photos. Je t’ai dit plus haut que ça avait son importance car dans la tête des gens, je faisais des photos, donc j’étais photographe. En fait lorsque l’on se lance dans un domaine je pense qu’il faut en parler le plus possible autour de soi. Il faut que tout le monde sache que tu veux te lancer pour avoir l’idée, un jour, d’utiliser tes services.
Le fait d’avoir commencé à prendre des amis en photo pour mes projets m’a donc permis d’être considéré très rapidement comme un photographe. On commençait à me contacter pour des grossesses, des anniversaires, des portraits, etc. J’ai donc mis un pied tout doucement dans cet univer. J’ai commencé à réaliser des photos non plus pour mon propre plaisir mais aussi pour satisfaire celui de mes amis.
Avec le temps qui passait j’avais de plus en plus de demandes d’amis d’amis. En parallèle, j’ai pris la décision de ne pas poursuivre mon métier d’urbaniste pour me lancer pleinement dans la photographie. Quel bonheur d’avoir écouté mon coeur à l’époque ! Avec ces nouvelles demandes, j’ai pris conscience que mon travail avait de la valeur. Et même si je n’étais pas sûr de moi, cette valeur donnée à mon travail était importante pour que je puisse en vivre. C’est sympa de changer de direction mais le plus important reste de ne pas être à la porte.
J’ai commencé à me dire que pour y arriver je ne devrais plus seulement photographier bénévolement des amis mais bien proposer des prestations. Seulement, selon moi à l’époque, je ne possédais pas le niveau nécessaire pour me vendre à des tarifs importants. J’étais seulement réaliste, mon travail était celui d’un débutant dans le domaine de la photographie sociale. J’ai donc commencé à établir un barème de prix, je voulais donner de la valeur à ce que je faisais et surtout, montrer que mon travail avait un prix. C’est important, même lorsque l’on débute de ne pas dévaloriser complètement une prestation.
Plutôt que de démarrer avec un tarif très bas j’ai donc commencé à proposer mes prestations à un tarif qui me semblait correct pour payer mes factures. J’accordais un geste commercial aux personnes qui voulaient bien me confier leurs souvenirs. Tu vas me dire : ok, mais c’était quoi un tarif correct et un geste commercial ? J’aurais du mal à te répondre précisément car mes tarifs changeaient fréquemment à mes débuts. Mais pendant un moment j’annonçais un tarif de 200€ et je proposais la séance à moitié prix en tant que geste commercial.
Je ne sais pas si cette méthode est la meilleure, mais elle m’a permis d’assumer assez rapidement mes tarifs et en même temps de me dédouaner de mon manque de compétences. Elle avait également comme avantage de ne pas trop minimiser le tarif réel d’une prestation. Plus le temps passait et plus la réduction que j’accordais diminuait.
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LA CRÉATION DE MON PORTFOLIO
En parallèle à cela, j’ai pris conscience que je devais étoffer mon portfolio si je voulais attirer des clients prêts à investir davantage dans mes photos. J’ai assez rapidement compris que pour cela je devais me construire un joli portfolio avec des images que j’aimais. Je ne voulais pas être dépendant des seules images que je réalisais pour mes premiers clients. Je voulais proposer autre chose.
Ce qu’il faut retenir, c’est que je voulais choisir les personnes que j’allais montrer sur mes images. La démarche est assez différente que d’offrir une séance à un client qui est déjà intéressé. Le problème, lorsque l’on offre quelque chose, c’est que ça perd toute sa valeur. J’ai vécu l’expérience plusieurs fois. Une fois que c’est gratuit, les gens ont tendance à y accorder moins d’importance, c’est étrange mais c’est comme ça.
Du coup, pour éviter cela, je voulais choisir moi même ces personnes et leur dire clairement dès le départ que c’était un échange. Une séance, sans garantie de résultat et nombre de photos contre l’utilisation des images pour mon portfolio. J’ai du réaliser 4 ou 5 séances de la sorte. J’ai pu ainsi me constituer une galerie d’images de qualité pour pouvoir démarcher plus efficacement les clients que je souhaitais viser.
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LE CHOIX DE FAIRE DE LA PHOTO MON MÉTIER SE CONFIRMAIT
J’avais choisi depuis déjà un moment de faire de la photo mon métier, par contre j’ai eu le sentiment après tout ce que j’avais entrepris jusque là que j’étais sur la bonne voie. Je pouvais assumer tout ce que je faisais, de plus en plus de personnes me sollicitaient pour une séance. Merci le bouche à oreille.
Ce dernier me rapportait de plus en plus de séances. J’ai commencé à avoir des demandes pour des mariages aussi. D’ailleurs, le premier que j’ai fait était celui de la soeur d’une amie. Je pense que je n’aurais jamais accepté de suivre un couple pour une journée, si avant de me lancer dans la photo à plein temps, je n’avais pas photographié bénévolement le mariage de deux de mes amis proches. Là je savais le travail que c’était (enfin plus ou moins, j’étais jeune dans le métier malgré tout) et que je devais gagner ma vie. J’ai vendu ce premier mariage 900€, ce n’était pas énorme mais j’étais super heureux à l’époque.
Ce premier mariage rémunéré m’a fait prendre conscience que je devais continuer dans cette voie. J’ai donc axé la suite de mon activité sur la relation que j’établissais avec mes clients car au final c’est bien par le bouche à oreille que j’arrivais à en trouver des nouveaux. En parallèle j’ai continué à me former pour progresser techniquement, car il n’y a pas de miracles, tes clients viendront aussi vers toi s’ils sentent de la qualité dans ce que tu fais. C’est d’autant plus important de soigner ce que tu fais pendant tout le processus : avant, pendant et après la séance.
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RÉSUMÉ
Finalement, tout s’est fait plutôt naturellement. Si je devais recommencer avec tout ce que je fais aujourd’hui je le ferai en trois étapes.
La première consisterait à me former plus tôt. J’ai attendu de longs mois avant de suivre des formations. C’est dommage car elles m’ont apporté énormément techniquement et sur le plan relationnel aussi. Je pense qu’en se formant et en appliquant ce que l’on apprend on est mieux armé pour affronter ses débuts. Pourquoi s’ennuyer et perdre du temps à trouver comment faire alors que d’autres sont passés par là et peuvent nous le transmettre ?
La seconde étape consisterait à me constituer le plus beau des portfolios. Je prendrais le temps de réaliser des séances dans de supers lieux avec des couples qui m’inspireraient. Ce n’est pas qu’une question d’esthétique, plus une histoire de feeling.
Enfin, je commencerai à réaliser des séances en parallèle à tout ça en prenant soin de bien expliquer aux personnes que je démarre, que je suis aussi constamment en train de me former. Je pense que c’est important pour donner de la valeur à ce que l’on fait. Et surtout, pour faire comprendre aux clients actuels que l’on est dans une démarche d’évolution. C’est beaucoup plus simple de fidéliser un client qui nous fait déjà confiance que d’aller en chercher un nouveau.
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POUR T’AIDER À ALLER PLUS LOIN
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Si tu n’as pas encore de clients et que tu souhaites avoir des idées de poses (famille et couple) pour agrémenter ton portfolio ?
Alors ce guide est fait pour toi !
Pour le télécharger, il te suffit de cliquer sur l’image ci dessous. Tu seras dirigé vers une page de téléchargement.
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Merci pour cet article, je m’y retrouve. Je suis dans la démarche de commencer a essayer de vendre des prestations et je suis donc confronter aux mêmes problématiques et interrogations que toi il y a quelques années. Ton article m’a permis de déjà répondre a certaines interrogations d’ailleurs. Je vais lire celui de Baptiste maintenant 🙂
Bonjour, super article (tout comme les autres).
Ma question est la suivante : à quel moment as tu crées ta société ? Dès les premières séances payantes ?
Bonne soirée
Laura
Merci pour ton message Laura, ça nous touche 🙂
Pour la création de nos entreprises, je (Baptiste) peux te répondre pour moi : j’ai mis un peu de temps pour créer ma société parce que c’était galère avec le stage de création, mais j’ai pas attendu pour vendre mes 1ères séances et j’ai régularisé la situation quand j’ai eu mon SIRET. Pour Jérémy, je ne saurais te répondre. Quoi qu’il en soit, il faut créer ton entreprise quand tu commences à te vendre, mais il ne faut pas que ce soit bloquant ou une excuse pour ne rien faire 😉 Tu peux faire comme moi, commencer à te vendre et régulariser ta situation dès que tu as ton SIRET 😉
Pour continuer avec l’entreprise, as-tu enregistré une micro-entreprise en ligne? Beaucoup de gens parlent aussi de couveuses. Le problème majeur pour la micro-entreprise c’est que tous tes biens (et les biens du partenaire) sont susceptibles d’être utilisés en cas de problèmes. Merci de nous éclaircir sur le sujet.
Bonjour Ludo, pour répondre à cette question l’idéal est que tu te renseigne auprès d’un juriste (ou peut-être un expert comptable). 🙂
Bonjour,
Merci pour l’article. Je me retrouve dedans car je fais de la photo pour le plaisir depuis un an. Pour me faire « peur » j’ai proposé à des voisins une séances avec leur fils. L’idée était : je vous prends en photo, moi ça me fait progresser, et vous gardez les photos qui vous plaisent (retouchées sous dxo). Du coup on s’est promenés et tout s’est super bien passé, le petit vivait sa vie et moi je prenais les moments qui me semblaient bons à capter. Ils ont grandement aimé et m’ont même montré les photos de la maternité prise par un photographe de naissance, et ils se sont sentis « arnaqués » par leur première expérience à l’hôpital… Mais c’est un autre débat.
J’ai aussi pris des photos en tant qu’invité au mariage d’une amie en octobre, qui avait une photographe seulement pour la mairie, elle a eu du bol que j’ai pris mon appareil, donc pour la soirée j’ai produit ses photos et elle a beaucoup apprécié, elle s’en est servi pour les ses cartes de remerciements.
Un collègue de boulot qui se mariait fin novembre et qui m’a invité (qui savait que j’étais en pleine réflexion quant à démarrer ou non une activité rémunérée) a fit en sorte que le photographe qu’il avait pour le week end ne soit pas présent après la mairie (donc au parc) pour me forcer à endosser le rôle !!!
Je suis en train de bosser sur ses photos d’ailleurs (panne d’ordi entre temps).
Et ces derniers jours, un ami qui a vu tout ça m’a demandé si on pouvait faire une séance de photo pour sa femme et lui, rhabillés en mariés, un peu plus tard lorsque les beaux jours seront de retour, et il m’a proposé de me rémunéré 🙂
Ça fait extrêmement plaisir ce genre de moment. Après s’être abreuvé de tutos, de vidéos, après avoir fait 1001 tests, s’être beaucoup entrainé, de voir que certaines personnes autour de vous sont prêtes à franchir le pas avec vous comme prestataire de service en constatant votre boulot.
Du coup je valide à 100% ce que tu as écris, et pousse tous ceux qui se posent les même questions à essayer de cette manière.
Par contre pour la formation, mon avis est qu’on trouve largement de quoi se former sur le net (youtube, sites spécialisés, forums, galeries photos, tutos, appli comme GuruShots qui forcent à pratiquer, etc…)
Bon courage à tous
Ces personnes sont prêtes parce que tu es prêtes… 😉
C’est génial de sentir que l’on prend de plus en plus de plaisir et de voir que d’autres possibilités sont possibles. C’est vraiment chouette ♥
Pour les formations je ne suis absolument pas d’accord. En fait ça dépend de ce que tu veux faire. Sur youtube tu trouve plein de vidéos qui aident grandement à répondre à des questions précises mais jamais de quoi développer dans le moindre détail une démarche. On ne la propose plus mais dans notre formation sur toute notre démarche tu avais absolument toutes les clés pour te lancer en partant de 0. Il y avait plus de 23h de contenu pour décortiquer comment définir son offre, comment se vendre, comment communiquer, comment construire son site internet, comment photographier les gens, comment trouver des fournisseurs, comment retoucher ses photos, comment offrir la meilleure expérience possible en accord avec ses valeurs, etc. 🙂
Pour ma part j’ai énormément appris sur internet avec des articles ou vidéos gratuites. Mais ça n’a jamais été aussi fort et intéressant que lorsque j’ai suivi des formations. Surtout quand il y avait un suivi inclus. Et je ne parle même pas des workshop en présentiel qui ont eu un effet de levier énorme pour me faire avancer dans plein d’aspects de ma vie de photographe ! ♥
Bonsoir,
Merci pour cet article bien utile, je suis pour ma part confrontée à beaucoup de demandes pour des mariages grace a des publicités mais beaucoup sans confirmations, on me rapporte que je suis trop chère. ( et pour un peu moins de 900 euros ) c’est donc avec de la patience et du bouche à oreille qu’on fini par être un photographe à temps plein 🙂